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Rages de sucre, déprime, mycoses vaginales, etc. Et si c’était le Candida albicans?



Le Candida albicans est une levure naturellement présente dans le microbiote d’un individu sain. On le retrouve notamment dans le microbiote intestinal, vaginal, buccal et cutané. Son rôle est assez similaire à celui d’un éboueur de notre organisme et il peut se développer de façon asymptomatique chez l’individu en bonne santé. Cependant, à la suite d’un facteur déclencheur comme la prise d’une antibiothérapie ou par une consommation excessive et prolongée de sucres ou d’aliments ultra-transformés, cette levure opportuniste va proliférer et être à l’origine de plusieurs déséquilibres organiques. Avant d’aborder dans un deuxième article, les inconforts provoqués par la candidose, revenons un moment sur les principaux facteurs qui peuvent favoriser son développement.


 

L’antibiothérapie : dans le cadre d’une infection bactérienne, la prise d’antibiotiques à large spectre va lourdement impacter le microbiote en éradiquant de façon indifférenciée « bonnes » et « mauvaises » bactéries. Les levures qui sont quant à elles très résistantes à ces molécules vont pouvoir alors occuper le terrain laissé vacant et se multiplier.


L’alimentation raffinée : qu’on se le dise : le candida aime le sucre! En consommant des aliments sucrés et raffinés à charge glycémique élevée vous nourrissez votre candida et contribuez ainsi à son développement (faites également attention aux additifs, agents de conservation et colorants). De plus, nous savons désormais que le biofilm du Candida albicans (imaginez un mur très résistant composé de briques, chaque brique étant une levure), structure qui le rend particulièrement résistant aux thérapies conventionnelles ou naturelles, est composé à 25% de glucose (soit du sucre)!


Le stress: en situation de stress notre organisme libère du cortisol, une hormone pro-inflammatoire dont le rôle est d’activer le système immunitaire pour venir par exemple guérir une blessure. Mais à terme, en cas de stress chronique et donc de sécrétion prolongée de cortisol, cette hormone va finir par impacter négativement notre système immunitaire (nos défenses diminuent). À cela s’ajoute une perturbation de notre système digestif particulièrement sensible aux épisodes de stress. En effet, une bonne digestion s’effectue dans un environnement calme (activation du système nerveux parasympathique). Enfin, il a été mis en évidence le fait que le stress impacte négativement la bonne production d’acide chlorhydrique dans l’estomac (pH modifié). A termes, ces différents facteurs provoquent un déséquilibre du microbiote intestinal, particulièrement bénéfique à la prolifération du candida.


Le cycle hormonal féminin : Des études ont montré que l’œstrogène est impliquée dans la croissance et l'adhésion accrue du candida aux cellules de la muqueuse vaginale et peut provoquer une augmentation des niveaux de glycogène dans les cellules épithéliales vaginales. Le glycogène (sorte de réserve de sucre) est nous le savons maintenant un substrat de choix pour candida. Ce dernier crée un environnement acide propice au développement du candida. On comprend mieux pourquoi certaines femmes sont davantage sujettes aux infections vaginales dans la période précédent leurs menstruations (phase lutéal). De plus, les lactobacilles vaginaux, microorganismes bénéfiques du microbiote vaginal, produisent également du glucose en décomposant le glycogène et en le convertissant en acide lactique Enfin, des études ont également indiqué que les œstrogènes favorisent le développement du biofilm (encore lui!) alors que la progestérone va avoir davantage tendance à inhiber ce mécanisme.


Les métaux lourds : les métaux lourds endommagent notamment la muqueuse intestinale. Dans ce cadre, le candida a un rôle protecteur puisqu’il a la capacité de se lier aux métaux lourds pour limiter leur action délétère et favoriser leur élimination. Or, par voie de conséquence, plus une personne est touchée par les métaux lourds, plus le Candida albicans va se développer…


La prise d’un anovulant : dans la continuité de ce que nous avons évoqué pour le cycle menstruel, la prise d’une pilule contraceptive va également favoriser le développement du Candida albicans en venant déséquilibrer le ratio œstrogène/progestérone, ce dernier se développant mieux dans un milieu riche en œstrogène.


Autant de facteurs qui expliquent pourquoi les femmes sont particulièrement à risque de développer une ou plusieurs candidoses au cours de leur vie. Les manifestations de cette présence abondante de candida sont multiples et nous aborderons dans un prochain article les inconforts liés à la présence d’une surprolifération du Candida albicans.

 

Sources :


Aminzadeh A, Sabeti Sanat A, Nik Akhtar S. Frequency of Candidiasis and Colonization of Candida albicans in Relation to Oral Contraceptive Pills. Iran Red Crescent Med J. 2016;18(10):e38909. Published 2016 Aug 17. doi:10.5812/ircmj.38909


Buchta V. Vaginal microbiome. Vaginální mikrobiom. Ceska Gynekol. 2018;83(5):371-379.

Gonçalves B, Bernardo R, Wang C, et al. Effect of progesterone on Candida albicans biofilm formation under acidic conditions: A transcriptomic analysis. Int J Med Microbiol. 2020;310(3):151414. doi:10.1016/j.ijmm.2020.151414


Gulati M, Nobile CJ. Candida albicans biofilms: development, regulation, and molecular mechanisms. Microbes Infect. 2016;18(5):310-321. doi:10.1016/j.micinf.2016.01.002


Melissa M. Barousse, Chad Steele, Kathleen Dunlap, Terri Espinosa, Dina Boikov, Jack D. Sobel, Paul L. Fidel, Jr., Growth Inhibition of Candida albicans by Human Vaginal Epithelial Cells, The Journal of Infectious Diseases, Volume 184, Issue 11, 1 December 2001, Pages 1489–1493, https://doi.org/10.1086/324532


Pierce CG, Vila T, Romo JA, et al. The Candida albicans Biofilm Matrix: Composition, Structure and Function. J Fungi (Basel). 2017;3(1):14. doi:10.3390/jof3010014


Thierry Morfin, Soignez enfin votre candidose intestinale, 2017, Paris, Éditions Leduc.s


Joelle Jay, Le Candida albicans, un signal d’alarme, 1992, Montréal, Éditions Santé action

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